Bonjour à tous ! Je viens voir si y'aurait pas une place pour un latiniste parmi tous ces Grecs.
D'où venez vous : le pays du froid, des frites et de la bière, j'ai nommé Lille
Votre Age : 26, bientôt un de plus
Votre prénom : Benoît
Votre expérience en Rp : Une petite douzaine d'années. Des débuts avec les grands classique du fanboy de base (ADD, toute une époque, ou Star Wars), une évolution vers des trucs plus recherchés (Vampire, INS/MV, Shadowrun plus des adaptations d'animés par le MJ du groupe), puis des trucs un peu obscurs (Ambre, à tester absolument, un jeu par forum sur la République romaine...).
Comment avez vous trouvé le forum : la petite pub en bas du forum Tenkai-hen Josô où j'ai croisé les créateurs de celui-ci.
L'armure que vous visez : le Légat du Secutor bien sûr.
Description physique :
César ressuscité ne paye pas de mine. Plutôt petit, âgé et grisonnant, il ne donne pas l'impression d'un puissant guerrier au premier regard. Mais sans même prendre en compte son cosmos nouvellement découvert, ce serait oublier sa longue vie de batailles. Soldat accompli aux campagnes héroïques, endurant et habitué à la dure, il a plus d'une fois risqué sa vie. Et son corps en témoigne. Malgré sa cinquantaine passée de moitié, il conserve une silhouette musclée et efflanquée. Les cicatrices de vingt-trois coups de poignards témoignent encore de la robustesse de ce vétéran.
Bien qu'il soit un militaire dans l'âme César reste un fils de Rome, la cité éternelle qui régna sur le monde antique, et il s'est habitué à son faste. Bien qu'il soit vêtu et équipé dans des tons vifs comme l'or et la pourpre, il n'admet aucune concession aux qualités militaires de ses effets et cultive un équilibre délicat entre luxe et rusticité. Mais cet étalage est plus destiné à la galerie qu'à satisfaire de son égo et il se contente souvent d'une simple tunique lorsqu'il est en privé ou lorsque la situation l'exige.
Description psychologique :
Amer, cynique, désabusé. Tels sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent pour décrire le grand César depuis son retour d'entre les morts. Bien loin de l'image que ses assassins et ses successeurs ont voulu donner de lui pour justifier leur acte ou hériter de sa gloire, l'homme était un secrètement un idéaliste. Marqué par l'état de guerre civile qui règne à Rome durant sa jeunesse et par la fin de la République qui s'annonce, il se promet de devenir le sauveur de la ville éternelle, la seule qui puisse devenir la capitale d'un monde pacifié et civilisé. Seule concession à ses idéaux : la nécessité de parvenir à ses fins par la force si nécessaire.
Ils est selon ses propres termes "ramené à la raison" par les multiples trahisons dont il est victime : le Sénat qui voit en lui une menace, Brutus qui complote contre lui et l'assassine... S'il n'abandonne pas son rêve de monde unifié, il porte à présent un regard cynique sur les hommes qu'il juge lâches et égoïstes. Il se résout alors purger le monde de sa souillure, sans plus faire preuve de pitié jusqu'à ce que son utopie l'emporte.
Désigné comme Légat par Eris pour son passé de chef charismatique, il est un commandant sévère mais juste, qui s'impose à lui-même la discipline qu'il exige de ses troupes. Sa qualité première et celle qu'il recherche chez les autres est la loyauté. S'il se montre impitoyable avec les traîtres il rend au centuple la fidélité dont il est l'objet. Fin stratège, il privilégie la réflexion à l'action et garde la tête froide en toutes circonstances. Somme toute, après être mort de la main même de celui qui se considérait comme son fils, que pourrait-il lui arriver de pire ?
Son histoire :
Je referme le dernier des livres, enfouis ma tête dans mes mains et me masse les tempes. Mes yeux sont fatigués par la lecture, mon esprit éreinté par tout ce que j'ai appris. Je commence à parler, comme pour me justifier. J'en ai besoin. Besoin de donner ma version de l'histoire à cette femme qui la connaît déjà sûrement, à ces guerriers qui attendent, un genou au sol.
Le rêve qu'était Rome était déjà mourant lorsque j'étais enfant. La guerre civile, les proscriptions et les assassinats politiques étaient le quotidien. Exilé à vingt ans par un tyran sanguinaire pour avoir épousé une femme qui ne lui convenait pas, j'ai fait mes premières armes. J'avais déjà compris qu'il me faudrait me battre le temps venu pour faire de mon rêve une réalité. Revenu en Italie j'ai bien essayé de m'attaquer à la corruption par des moyens légaux, mais c'était peine perdue face la malhonnêteté de magistrats qui se partagent le pouvoir entre un millier d'amis, qui achètent les voix qui les élisent et se remboursent en pillant les provinces.
Je me rejette en arrière contre le dossier de ma chaise et m'étire, ankylosé par les heures de lecture. Reprenant ma plaidoirie je manque de sourire à la nostalgie de ces années et de mon idéalisme perdu.
Ils pensaient pouvoir diriger le plus grand empire que le monde ait connu avec des lois prévues pour une seule cité. A quelques familles ils se partageaient un pouvoir total. Alors oui, j'ai lutté contre ce système pourrissant. J'ai marchandé, j'ai avancé mes pions, parce qu'un idéal supérieur nécessitait bien une ou deux compromissions. Et cela a marché un temps. J'ai distribué des terres, j'ai puni les gouverneurs corrompus et obligé un Sénat tout puissant à rendre des comptes au peuple. J'aurais pu me maintenir au pouvoir comme d'autres l'avaient fait, se faire élire en dépit des lois, avec leur armée sous les murs.
Je caresse la couverture du seul livre dans cette accumulation qui soit de moi : la Guerre des Gaules. Que cet ouvrage ait survécu à un empire, vingt siècles d'histoire et le souvenir de tant de mes contemporains flatte mon ego.
La Gaule, une nation de barbare chevelus que j'ai conquis. J'en ai fait une province riche, fidèle, civilisée. La vitrine de ce que Rome avait à offrir au monde. La première pierre d'un empire mondial, d'une civilisation aux frontières sans cesse étendues, garante d'une paix universelle.
"En moins de dix ans qu'a duré sa guerre dans les Gaules, il a soumis trois cents nations, et combattu, en plusieurs batailles rangées, contre trois millions d’ennemis, dont il en a tué un million, et fait autant de prisonniers."
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est ce Plutarque. J'ai fait renvoyer à Rome des richesses incomparables, et pourtant, avec tout ce que j'ai fait pour la République, j'ai été appelé un traître et un criminel. Ils craignaient pour leur pouvoir, ceux là même qui bafouaient les lois que j'ai respectées à la lettre. Et c'est nul autre que mon ami Pompée qui a accepté le rôle du bourreau.
La mélancolie s'empare de moi au souvenir de cette époque. Contraint de tourner les armes contre ma propre patrie pour assurer ma survie et pouvoir continuer à porter mon utopie.
Je les ai battu parce que c'était nécessaire, puis je les ai pardonnés parce que c'était juste, Brutus, Cicéron, et tous les autres, quand d'autres auraient noyé leurs adversaires dans le sang. Par tous les dieux, j'ai même pardonné à Pompée et châtié ses assassins.
J'ai réformé les institutions, arrêté ces simulacres d'élections qui voyaient les candidats acheter littéralement les voix. J'ai choisi les hommes les plus méritants pour assumer les plus hautes charges. J'étais sur le point de bâtir la ville que j'avais rêvé d'offir au monde.
Les larmes me montent aux yeux, ma voix tremble. C'est nerveux. C'est le stress de cette situation. Moi mort et ressuscité. Deux mille ans d'histoire et de jugements qui s'abattent sur moi. Je crois que je vais me réveiller et que nous serons toujours aux ides de Mars. Une journée comme les autres où rien ne sortira de l'ordinaire. Mais il me suffit de tirer sur mon col et de voir les traces laissées par cette boucherie pour savoir que tout est vrai.
Vingt-trois sénateurs qui se pressent pour me frapper, pas un de moins. La scène est si claire dans ma tête que je revois chacun de leurs visages. La plupart étaient aussi surpris et terrifiés que moi, les blessures n'étaient que superficielles. Puis j'ai vu Brutus, que je considérais comme un fils. Alors j'ai perdu la soif de vivre, je me suis laissé tuer.
Et maintenant je vois ce qu'ils ont fait de mon rêve. Mon neveu a fait assassiner mon seul fils pour régner. Octave et Marc Antoine se sont déchirés pour hériter de moi un empire que je n'ai jamais voulu posséder. Ils ont entraîné derrière eux des lignées d'empereurs avides et incapables, qui parvenaient au pouvoir par l'assassinat et la trahison et le quittaient de même. Tous autant qu'ils sont ils m'ont tué et ils ont tué mon rêve.
Je me détourne et j'essuie les larmes de tristesse qui ont roulé sur mes joues à cette pensée. Ils seront mes hommes, mes légions qui se battront pour la création d'un nouvel empire. Plus encore, c'est pour moi qui je dois le faire. J'ai été faible, j'ai été un idéaliste dans un monde de brutes, incapable de faire preuve de la cruauté la plus élémentaire.
Ce que je compte faire ? Exactement ce que je comptais faire, il y a plus de deux mille ans : unifier le monde. Mais je le ferai à ma façon cette fois. Plus de négociations. Plus de promesses. Plus de secondes chances. Je le ferai seul. Parce que je dois le faire. Et je triompherai.
Je suis Caius Julius César. Je suis empereur.